10.3.16

Sara Ocidental: A cólera de Marrocos

En visite au Sahara, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est attiré les foudres du gouvernement marocain, qui lui reproche de s'être départi de sa neutralité et d'avoir tenu des propos outrageux envers le Maroc. Dans un communiqué publié dans la soirée du 8 mars, le gouvernement marocain est revenu avec « une grande stupéfaction [sur] les dérapages verbaux, les faits accomplis et les gestes de complaisance injustifiés de M. Ban Ki-Moon (…) durant sa récente visite dans la région ». Lors de sa visite dans les camps de Tindouf puis en Algérie du 5 au 7 mars, le secrétaire général des Nations unies a déclaré vouloir faire avancer les pourparlers entre le Maroc et le Polisario sur la question du Sahara, en estimant que les membres du personnel de la Mission de l’ONU pour le Sahara (Minurso) se tenaient «prêts à organiser un référendum s’il y a accord entre les parties ». Manque de neutralité Il n’en fallait pas plus pour choquer Rabat. Sa déclaration, qui constitue un alignement manifeste sur l’option du référendum défendue par le Polisario et son allié algérien, a été considérée par les Marocains comme un dérapage qui risque de compromettre les négociations politiques sur ce dossier au lieu de les relancer. Ban Ki-moon prévoit d’effectuer une visite au Maroc « plus tard dans l’année », mais sa mission risque d’être compliquée étant donnée la tension provoquée par ses déclarations à Rabat. Propos inédits pour un secrétaire général de l’ONU, contraires aux résolutions du Conseil de sécurité, outrageux… Le Royaume, très remonté, fait notamment référence à l’utilisation du terme « occupation », qui « constitue une insulte pour le gouvernement et le peuple marocains ». Les questions qui fâchent Pourquoi le secrétaire général de l’ONU s’est-il départi de sa neutralité ? Lors de sa visite dans les camps de Tindouf, il n’a pas abordé non plus la question des droits de l’homme, alors qu’il a été pris à partie, au plein déplacement, par une foule dénonçant la précarité de ses conditions de vie. Le gouvernement marocain a également regretté « qu’au moment où le secrétaire général projette d’organiser une conférence des contributeurs à l’aide humanitaire aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf, il n’a à aucun moment évoqué, lors de sa visite, deux questions préjudicielles », la première étant l’impératif du recensement de ces populations, et la deuxième étant le « détournement avéré (…) de l’aide humanitaire internationale destinée aux populations de ces camps ». Depuis 1975, plusieurs milliers de personnes ont quitté le Sahara pour échapper au conflit armé, formant aujourd’hui cinq camps de réfugiés au sud-est de l’Algérie, près de Tindouf. En visite dans ces camps, Ban Ki-moon a déclaré vouloir attirer l’attention des différentes parties et de la communauté internationale sur la situation de ces réfugiés, qui « endurent une grande souffrance dans des conditions très difficiles ».

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