22.5.15

Reino Unido deixa UE?

Après son succès aux législatives du 7 mai, David Cameron va devoir organiser l'an prochain un référendum sur l'éventuel retrait de son pays de l'Union européenne. À partir de là, tout est possible. Même le pire. (*Contraction de British et d'exit - "sortie") La victoire des conservateurs de David Cameron aux législatives du 7 mai a été aussi large qu'inattendue : avec 331 sièges, ils décrochent la majorité absolue à la Chambre des communes. Les sondages prévoyaient que, pour gouverner, ils seraient contraints de s'allier soit avec les europhiles du Parti libéral-démocrate (Lib Dems), soit avec les eurosceptiques du United Kingdom Independence Party (Ukip). Ils se sont lourdement trompés. Pour la première fois depuis dix-huit ans, les tories monopolisent le pouvoir. À l'évidence, la croissance revenue et les 2 millions d'emplois créés depuis 2010 ont convaincu les électeurs que Cameron avait raison de brandir la menace d'une rechute économique dans l'hypothèse où les travaillistes reviendraient au pouvoir. Il a de surcroît bénéficié de la complicité des indépendantistes du Scottish National Party (SNP), que dirige Nicola Sturgeon, la "femme la plus dangereuse du monde", dit-on à Londres. Le SNP est l'autre grand vainqueur du scrutin, puisqu'il a réussi à dépouiller le Parti travailliste de la quasi-totalité de ses sièges écossais. Il en détenait 6, il en cumule désormais 56 après s'être adjugé 50 % des suffrages sur son territoire. Revanche après le rejet de l'indépendance lors du référendum de septembre 2014 ? Poussée nationaliste ? "Non, répond l'universitaire Nathalie Duclos (Toulouse-II). Le SNP est majoritaire au Parlement écossais depuis 2007, mais les travaillistes continuaient à remporter en Écosse la majorité des sièges de députés au Parlement de Londres. Pour la première fois, les électeurs écossais ont voté au niveau national de la même façon qu'au niveau local." Impasse Deux partis subissent en revanche une lourde défaite.Le Labour perd 26 députés par rapport à 2010. Ses électeurs ont clairement désapprouvé le repositionnement à gauche entrepris par Ed Miliband, son leader. Larry Elliott, éditorialiste au Financial Times, résume bien l'impasse dans laquelle il s'est enfermé : "Trop à droite en Écosse et dans le Sud ; trop à gauche dans le centre du pays." On ne s'étonnera pas que l'ancien Premier ministre Tony Blair se soit empressé de faire la leçon à son lointain successeur : "La route vers les sommets, a-t-il estimé, passe par le centre." Autres grands perdants, les Lib Dems ne retrouvent que 8 des 57 sièges qu'ils détenaient et quittent le gouvernement. Ils paient leur soutien aux mesures d'austérité les plus impopulaires de la précédente équipe. Le cas du Ukip est un peu différent. Il a gagné en ce sens qu'il est désormais le troisième parti du pays (12,6 % des voix), mais a perdu puisqu'il n'a remporté qu'une seule circonscription. La promesse de Cameron d'organiser en 2017 un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne mais aussi ses diatribes contre les travailleurs immigrés d'Europe orientale ont dissuadé l'électorat conservateur de dériver un peu plus vers les positions xénophobes du Ukip. Dès le 8 mai, Nick Clegg, le patron des Lib Dems, et Nigel Farage, celui du Ukip, ont démissionné (le second s'est ravisé trois jours plus tard, à la demande de son comité directeur). Miliband leur a emboîté le pas. Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Royaume-Uni | Union européenne : Brexit* or not Brexit ? | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique Follow us: @jeune_afrique on Twitter | jeuneafrique1 on Facebook

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