3.11.11

Um alerta do Congresso Mundial Amazigh (berbere)

Le 23 octobre 2011 la Tunisie a connu le premier scrutin à priori démocratique de son histoire. Les premiers résultats semblent donner l’avantage au mouvement islamiste Ennahda.
Faisant de l’identité de la Tunisie sa priorité, M. Ghanouchi, chef de ce mouvement islamiste, proclame : «Nous sommes arabes et notre langue c'est la langue arabe». Parle t-il au nom de sa personne ou au nom de tous les tunisiens ? En tout cas, il est utile de lui rappeler qu’historiquement la Tunisie est une terre d’abord amazighe (comme tout le reste de l’Afrique du Nord d’ailleurs) et qui a connu de nombreuses invasions de peuples et de civilisations d’origine européenne et orientale. La plupart de ces peuples ont cherché à s’imposer par la force et en tentant d’éradiquer la langue et de la culture amazighes autochtones. Mais malgré des siècles de génocide culturel, il subsiste aujourd’hui encore plusieurs millions de Tunisiens de souche amazighe, dont environ un million de locuteurs. Ceux-là ne sont certainement pas des arabes et leur langue n’est pas l’arabe.
M. Ghanouchi qui a passé 20 ans de sa vie en Grande Bretagne ne connait visiblement pas bien son pays. Nous lui accordons volontiers la liberté de se définir comme il l’entend mais il ne peut dénier à d’autres Tunisiens de se définir comme Amazighs.
Les araboislamistes utilisent sciemment un discours aux relents intolérants et xénophobes pour galvaniser les foules et accéder au pouvoir démocratiquement pour mettre ensuite la main sur les rouages de l’Etat. Ils auront ainsi détourné la révolte d’une jeunesse assoiffée de justice et de liberté, pour satisfaire les intérêts étroits du clan le plus conservateur de la société. Cela est inquiétant pour l’avenir du pays.
Les Amazighs (Berbères) dont la culture est empreinte de sécularité et qui sont toujours à l’avant-garde des combats démocratiques, continueront d’agir de manière déterminée, en Tunisie comme ailleurs, en faveur des principes et des valeurs qui fondent le progrès humain.
Le Congrès Mondial Amazigh appelle les institutions démocratiques de par le monde, les peuples épris de justice et de paix, les organisations de la société civile et les citoyen-ne-s, à se mobiliser pour accompagner la Tunisie vers une réelle démocratie et pour lui éviter toute forme de régression. Il y va de l’intérêt de toute la région Euro-Méditerranéenne.

Paris, 27/10/2011
Le Bureau du CMA

www.congres-mondial-amazigh.org
congres.mondial.amazigh@wanadoo.fr

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