1.6.16

Bissau: A crise eterniza-se

La crise politique s'éternise à Bissau. Le gouvernement de Carlos Correa, destitué le 12 mai dernier après une décision présidentielle controversée, refuse de quitter le pouvoir. Les ministres et de nombreux députés du PAIGC, parti vainqueur des élections législatives de 2014 et majoritaire à l’Assemblée, sont réunis depuis vendredi 27 mai au palais du gouvernement. Situé à quelques kilomètres du palais présidentiel et du centre-ville de Bissau, le bâtiment abritant la primature et de nombreux ministères était toujours occupé mardi 31 mai par les ministres du gouvernement destitué. Bientôt deux gouvernements ? « Nous resterons jusqu’à ce que le président revienne sur sa décision inconstitutionnelle de nommer Baciro Dja au poste de Premier ministre. Nous n’avons pas l’intention de plier », explique Agnelo Regala, président de l’Union pour le changement (UM) et ministre de la Communication de Carlos Correa. « S’il le faut, il y aura deux gouvernements, celui de Carlos Correa, légitime puisque le PAIGC a gagné l’élection, et celui de Baciro Dja, inconstitutionnel », explique dans la même verve Carlos Vaz, conseiller de Carlos Correa. L’armée a accordé aux anciens ministres des garanties quant à leur sécurité, selon plusieurs cadres du PAIGC contactés. Des membres de la garde nationale ainsi qu’une trentaine de membres de l’Ecomib (la mission de maintien de la paix déployée par la Cedeao en Guinée-Bissau) sont toujours déployés devant l’édifice pour assurer leur protection, explique Agnelo Regala. Une délégation de l’UEMOA envoyée à Bissau La situation inquiète les pays de la sous-région. Preuve en est, Lancina Dosso, émissaire de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), a été envoyé à Bissau pour tenter une médiation. Après une rencontre mardi avec des membres de la société civile et avec les chefs des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, Lancina Dosso devrait s’entretenir avec les anciens ministres mardi après-midi au palais du gouvernement. Mais pour l’heure, les avertissements de la communauté internationale, qu’il s’agisse de l’UEMOA, des Nations unies, de l’Union africaine, de la CPLP et de l’Union européenne ne changent rien à la crise. Pas plus que les inquiétudes émises par les bailleurs internationaux, qui avaient accordé en mars 2015 un milliard d’euros de financement à la Guinée-Bissau. Jeune Afrique

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