15.9.13

Rep. da Guiné:11 anos sem legislativas

L'opposition guinéenne a appelé dimanche à manifester dans tout le pays à partir de jeudi pour dénoncer la mauvaise préparation des législatives prévues le 24 septembre et sans cesse reportées depuis près de trois ans. "Nous invitons nos militants et sympathisants à descendre dans la rue à compter de jeudi pour dénoncer la mauvaise préparation des législatives et jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications sur l'organisation d'élections libres et transparentes", a indiqué à l'AFP le principal opposant et ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). La campagne, lancée le 24 août, s'achève le 22 septembre et des manifestations de l'opposition pour des législatives libres et transparentes ont, ces derniers mois, presque toutes dégénéré à Conakry en affrontements meurtriers avec les forces de l'ordre. "Mascarade" "L'opposition guinéenne exige notamment l'affichage par ordre alphabétique et dans un délai raisonnable des listes électorales et un nouveau découpage électoral qui rapproche l'électeur du bureau de vote, avant la tenue du scrutin du 24 septembre", ajoute M. Diallo. "La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et le gouvernement veulent coûte que coûte organiser une mascarade électorale pour donner au parti présidentiel une majorité à l'Assemblée nationale", a indiqué M. Diallo avant d'ajouter : "Nous n'allons pas boycotter mais nous n'accepterons pas non plus qu'on nous vole notre victoire." "La Ceni a jusqu'à mercredi pour apporter des corrections, autrement, c'est toute l'opposition qui sera dans la rue", a de son côté indiqué Mme Traoré Zalikatou, une autre responsable de l'opposition qui critique également un mauvais découpage électoral dans lequel des citoyens sont à 30 km de leurs bureaux de vote. Un porte-parole de l'opposition, Aboubacar Sylla a également mis en doute la fiabilité du fichier électoral dans lequel il y a, selon lui, beaucoup de doublons, des omissions et des délocalisations arbitraires d'électeurs non corrigées. Il a également évoqué une diminution injustifiée des bureaux de vote dans les localités réputées être les fiefs de l'opposition malgré l'augmentation du nombre d'électeurs, sans donner de détail. "Si l'opposition est sûre de sa défaite, nous n'y sommes pour rien" Le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, joint dimanche par l'AFP, a rejeté ces différentes critiques. "La Ceni n'est pas un organe au service du gouvernement. Toutes les parties sont représentées en son sein", a-t-il indiqué. "Si l'opposition est sûre de sa défaite, nous n'y sommes pour rien", a-t-il poursuivi. Ces législatives auraient dû avoir lieu dans les six mois suivant l'investiture, en décembre 2010, d'Alpha Condé, premier chef d’État démocratiquement élu de ce pays à l'histoire marquée par les violences politiques, militaires et ethniques. Mais elles ont été reportées à de nombreuses reprises, faute de consensus sur leur organisation. L'opposition a longtemps accusé le pouvoir de M. Condé de préparer des fraudes afin de s'assurer la majorité à l'Assemblée nationale. Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, sous la présidence du général Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir. C'est actuellement un Conseil national de transition (CNT, non élu) qui fait office de Parlement. (AFP)

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