1.9.13

Tunísia: País paralisado pela crise

La coalition au pouvoir en Tunisie, dirigée par les islamistes d'Ennahda, et l'opposition n'ont toujours pas trouvé d'accord pour sortir de la crise politique qui paralyse le pays, a indiqué samedi le médiateur de la crise, le syndicat UGTT. L'UGTT, qui fait la navette entre les deux camps, a soumis samedi à l'opposition une proposition de la "troïka" au pouvoir, et s'apprêtait à remettre à cette dernière celles de l'opposition, a annoncé le chef du syndicat, Houcine Abassi. A l'issue de la rencontre avec le médiateur, un représentant de l'opposition a déclaré qu'ils avaient "répondu aux propositions de la troïka". "Les clés de la sortie de la crise sont dans les mains" du pouvoir, a ajouté Hamma Hammami. Aucun des deux hommes n'a voulu apporter de précisions sur l'offre de l'opposition. M. Hammami a cependant confirmé "les fuites dans les médias" selon lesquelles Ennahda et ses deux alliés laïques ont proposé que le gouvernement actuel démissionne fin septembre à l'issue d'un "dialogue national", pour déterminer la composition du prochain cabinet de et trouver un consensus sur les autres sujets de désaccords, en particulier la future Constitution et la loi électorale. Le Front de salut national, l'hétéroclite coalition d'opposition, a réclamé jusqu'à présent la démission du gouvernement et la formation d'un cabinet de technocrates comme préalable à toute négociation. L'opposition a aussi organisé une nouvelle manifestation samedi à Tunis mais la mobilisation a faibli par rapport au rassemblement de la semaine dernière qui était déjà largement inférieure aux grandes actions des 6 au 13 août. "Le peuple veut la chute du régime" Cette fois-ci, les détracteurs du pouvoir étaient quelques milliers à former une chaîne humaine ne réussissant qu'avec peine à couvrir les trois kilomètres reliant la place du Bardo, où siège la Constituante, à celle de la Kasbah, où se trouve le gouvernement. "Le peuple veut la chute du régime", ont scandé notamment les manifestants, hommes et femmes, tenant notamment des drapeaux tunisiens. Un petit rassemblement de quelques centaines de personnes s'en est suivi à la Kasbah. La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis le 25 juillet et l'assassinat, attribué à la mouvance jihadiste, du député d'opposition Mohamed Brahmi. Les travaux de l'Assemblée nationale constituante ont été gelés et Ennahda, après avoir résisté pendant de longues semaines, a admis que le gouvernement d'Ali Larayedh sera forcé de quitter le pouvoir. Ce dernier est accusé d'avoir failli sur le plan sécuritaire face à l'essor de la mouvance jihadiste, mais aussi dans le domaine économique, alors que les revendications sociales étaient au cœur de la révolution de janvier 2011. Le Premier ministre a néanmoins défendu l'action de son gouvernement. "En dépit de tous nos problèmes (...) nous nous dirigeons vers l'établissement d'un Etat démocratique", a-t-il souligné samedi, estimant que "les conditions économiques et sociales se sont améliorées", d'après un communiqué du gouvernement. Le précédent cabinet dirigé par Ennahda avait été poussé à la démission après l'assassinat en février d'un autre opposant, Chokri Belaïd. Cette semaine les autorités ont officiellement accusé le mouvement Ansar Ashariaa, une organisation jihadiste liée selon la police à Al-Qaïda, d'être derrière ces assassinats qui n'ont cependant jamais été revendiqués. Après avoir été longtemps accusé de laxisme vis-à-vis d'Ansar Ashariaa par l'opposition, le gouvernement l'a déclaré "organisation terroriste" cette semaine. Ce mouvement serait aussi derrière le groupe armé traqué à la frontière algérienne depuis décembre, une opération qui a coûté la vie à une quinzaine de militaires. Jeuneafrique.com

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