27.2.16

Petróleo a 36 dólares por barril

Portés par l’annonce d’une nouvelle réunion, en mars prochain, entre les deux plus gros producteurs de brut que sont l’Arabie Saoudite et la Russie, ainsi que le Qatar et le Venezuela, les cours pétroliers mondiaux ont enregistré une légère augmentation dans la journée d’hier, rapporte l’AFP. Touchant ainsi un plus haut depuis début février, le cours du baril de brent de la mer du Nord pour livraison en avril a grimpé à plus de 36 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, tandis que celui du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison à la même échéance gagnait, de son côté, 1,20 dollar vers 14h15 GMT pour s’établir à 34,27 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Cette hausse des cours «a été déclenchée par l’annonce du ministre vénézuélien du Pétrole d’une nouvelle réunion à la mi-mars entre son pays, l’Arabie Saoudite, la Russie et le Qatar», ont expliqué les analystes de Commerzbank. Ces quatre pays, rappelle-t-on, ont déjà tenu, la semaine dernière à Doha (Qatar), une première réunion au cours de laquelle ils avaient convenu de geler leurs productions respectives à leurs niveaux de janvier dernier, dans une tentative de stabiliser le marché et de freiner la chute des prix. En attendant d’en connaître l’objectif précis, cette nouvelle réunion, qui doit regrouper dans une quinzaine de jours les quatre pays en question, semble susciter d’ores et déjà un certain espoir chez les investisseurs, face à un marché toujours plombé par une surabondance structurelle de l’offre. L’annonce d’une nouvelle réunion, anticipe en ce sens Andy Lipow, analyste chez Lipow Oil Associates, montre surtout «que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’autres pays producteurs souffrent tellement financièrement, qu’ils sont prêts à se réunir et à discuter…». Le même analyste ajoute : «Je ne crois pas que cela va changer la position de l’Iran, mais ce qu’on pourrait voir c’est que, dans trois ou quatre mois, une fois que ce pays sera vraiment revenu sur le marché, les membres de l’Opep et d’autres pays feront une annonce leur permettant de sauver la face et de réduire la production.» L’Iran, convient-il de rappeler dans ce contexte, rejette toute idée de consentir à une quelconque mesure de gel de sa propre production, au moment où il s’apprête à peine à effecteur son retour sur le marché pétrolier, après la levée des sanctions internationales qui pesaient sur son économie. Pointant du doigt l’Arabie Saoudite, le ministre iranien du Pétrole avait d’ailleurs déclaré mardi dernier que «certains pays voisins, qui ont porté ces dernières années leur niveau de production à 10 millions de barils et en exportent autant, sont devenus arrogants et disent que tout le monde doit geler son niveau de production». Et d’ironiser : «C’est-à-dire, qu’ils gèlent leur niveau à 10 millions de barils et nous (nos exportations) à un niveau d’un million de barils, c’est une plaisanterie.» Aussi, même si l’annonce d’une nouvelle réunion entre l’Arabie Saoudite et la Russie semble donner un signal positif aux investisseurs, le pari d’une stabilisation du marché et d’un redressement acceptable des cours pétroliers reste encore loin d’être gagné. «Ce qui va effectivement être débattu lors de cette réunion est peu clair, mais ce n’est probablement pas une diminution de la production de l’Arabie Saoudite», relativisent en ce sens des analystes de Commerzbank. El Watan

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