8.8.13

Líbia: Vaga de assassínios políticos

Le meurtre Abdel Salam Al-Mismari, assassiné le 26 juillet d'une balle dans la poitrine à la sortie d'une mosquée de Benghazi, avait été considéré comme le premier assassinat politique en Libye de l'après-Khadafi. Cet avocat, qui a été aux avant-postes de la révolte contre le dictateur, s'était illustré par ses prises de position contre les groupes islamistes et le règne des milices dans le pays. Human Right Watch (HRW), souligne dans un rapport publié jeudi 8 août que ce meurtre doit être considéré comme faisant partie d'une véritable vague d'assassinats à caractère politique dans l'est de la Libye, notamment dans la Cyrénaïque, à Benghazi et Derna. Depuis la mi-2012, l'ONG a recensé 51 meurtres non revendiqués de policiers, membres du renseignement, militaires et juges, la plupart ayant exercé un rôle officiel quand Kadhafi était au pouvoir. INSTRUMENTALISÉS PAR LES PARTIS ? HRW dénonce l'inaction du gouvernement libyen dans ces meurtres, évoquant l'absence "d'enquêtes exhaustives" et le manque d'arrestations. "Une quantité de groupes armés et des criminels aux objectifs variés profitent de la faiblesse du système pour tuer des policiers et des juges en toute impunité", explique le représentant de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, qui redoute une nouvelle "poussée de violence" si le gouvernement ne réagit pas. Des accusations qui rejoignent celles des milliers de manifestants descendus dans la rue après l'assassinat de M. Al-Mismari. Les manifestants appelaient alors à la dissolution des partis politiques, accusés de manipuler des milices armées afin d'empêcher la stabilisation du pays ainsi que la formation d'une armée et d'une police professionnelles. Le premier ministre Ali Zeidan, qui avait dans un premier temps annoncé un remaniement ministériel en juillet avant d'y renoncer, a annoncé le changement du chef d'état-major de l'armée en nommant un ancien commandants des rebelles. Le gouvernement a dit plusieurs fois qu'il ne disposait pas de moyens d'enquête suffisemment sophistiqués pour endiguer cette vague de crimes. Le Monde

Nenhum comentário: