Johannesburg, correspondant régional - Après les années d'obscurité, celles de la violence. Boko Haram, secte qui revendique à présent des liens avec le voisin d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), est engagé dans une insurrection qui frappe, au jour le jour, une partie du nord du Nigeria. Un exemple ? Pour le seul lundi 5 mars, jour ordinaire, trois militants de Boko Haram étaient tués par les forces de sécurité alors qu'ils tentaient d'incendier une école de la ville de Maiduguri (dans le nord-est), et trois policiers étaient tués dans le mitraillage du domicile d'un commissaire de Kano (dans le nord).
Encore était-ce un lundi sans batailles rangées ni attentats, ni comme le 20 février, lorsque les combattants de Boko Haram avaient ouvert le feu sur le marché de Maiduguri et tué une trentaine de personnes. Un mois plus tôt, il y avait eu 185 morts à Kano dans des attaques de la secte.
A la mi-janvier, Human Rights Watch avait calculé que Boko Haram avait tué 935 personnes au Nigeria depuis la reprise de ses actions militaires, à la mi-2009. On ne dispose pas de chiffres sur le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité.
Boko Haram, qui signifie "l'éducation occidentale est un péché", n'est qu'un surnom, donné au Jama'atu Ahlis-Sunnah Lidda'awati Wal Jihad ("disciples du Prophète pour la propagation de l'islam et de la guerre sainte"), qui a fait allégeance à AQMI en octobre 2010.
Boko Haram est-il en train d'ouvrir à Al-Qaida une voie royale en Afrique de l'Ouest ? Le mouvement nigérian est beaucoup de choses à la fois. Ses membres sont en rupture avec l'islam des confréries soufies du nord-est du Nigeria, mais exigent le strict respect de la charia dans cette région. Ils essayent aussi de venger la mort de leur chef charismatique, Mohamed Yusuf, en juillet 2009.
Après ce décès, le mouvement donnera l'impression d'être éteint. Les survivants sont simplement entrés dans la clandestinité, notamment à la campagne. Certains militants - plusieurs centaines selon certaines sources - se réfugient dans les pays voisins : au Tchad, et surtout au Niger, où on les trouve à Zinder, Maradi et Diffa. Dans cette dernière ville, l'un des responsables actuels de Boko Haram est installé à demeure.
Le Monde
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