Le plus jeune État au monde célèbre son troisième anniversaire dans un climat de guerre civile et de famine menaçante.
Le Soudan du Sud célèbre mercredi 9 juillet son troisième anniversaire alors que plane la menace de famine après des mois d'atrocités et de massacres ethniques.Le conflit qui oppose l'armée régulière, loyale au président Salva Kiir et une rébellion menée par l’ancien vice-président Riek Machar, a chassé de chez eux plus de 1,5 million de Sud-Soudanais, soit plus de 10% de la population. Il a aussi fait des dizaines de milliers de morts, accroissant les tensions entre les différentes ethnies du pays.
Une situation désastreuse qui a réduit à néant trois années de progrès accomplis par ce pays riche en pétrole, son unique ressource.
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La famine redoutée
Aucun signe particulier n’est prévu pour commémorer l’anniversaire dans les rues de Djouba, seules des affiches ont été placardées.
Alors que des chefs d'État étrangers sont invités, une parade militaire est prévue, suivie de discours au mémorial John Garang, nom du chef historique de la rébellion sudiste mort en 2005, année où il avait signé l'accord de paix avec Khartoum qui allait mener son pays à l'indépendance.
Si le cessez-le-feu signé en mai, mais aussi la saison des pluies qui limite les déplacements de troupes, ont légèrement fait baisser l’intensité des combats, les organisations humanitaires tirent néanmoins la sonnette alarme : la famine guette près de quatre millions de Soudanais du Sud, soit presque le tiers de la population totale. Une partie est coupée de tout par les pluies qui rend les routes impossibles à pratiquer.
Dans l’État pétrolifère d’Unité, au Nord, les puits sont à l’arrêt et 40 000 réfugiés ont afflué vers le camp de l’ONU dans la région. Pour répondre au plus vite à l'urgence, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a décidé de procèder à des largages aériens de vivres, une première depuis 1998 en Afghanistan.
Quant aux discussions de paix, elles sont dans l'impasse à Addis Abeba, en Ethiopie. Mardi, Hilde Johnson, la représentante de l'ONU au Soudan du Sud, a mis dos à dos dirigeants et rebelles, les accusant d’être "une élite occupée à servir ses propres intérêts, corrompue et avide de pouvoir (…) jamais auparavant nous n'avons été témoins de pareilles tueries et atrocités commises par des Soudanais du Sud contre des Soudanais du Sud", a-t-elle déclaré à l'aéroport de Djouba.
(Avec AFP)
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