18.11.14

Burkina já tem um Presidente de transição

Michel Kafando, le nouveau président de transition au Burkina Faso, prêtera serment mardi avant d'entrer en fonction vendredi, mettant ainsi fin à trois courtes semaines de régime militaire dirigé par le lieutenant-colonel Zida. Le Burkina Faso s'apprête à définitivement tourner la page de 27 années au pouvoir de Blaise Compaoré. Après trois semaines de régime militaire, Michel Kafando, le président de transition, va prêter serment mardi 18 novembre avant d'entrer en fonction le vendredi 21 novembre. La communauté internationale, qui avait exercé dès les premiers jours de la crise politique une forte pression sur l'armée pour qu'elle rende le pouvoir aux civils, a salué cette transition rapidement et pacifiquement négociée. L'Union africaine (UA) - qui avait lancé un ultimatum au régime militaire pour qu'il restitue le pouvoir - a salué lundi la "maturité politique" et le "sens des responsabilités" des Burkinabè. Le représentant spécial de l'ONU en Afrique de l'ouest, Mohamed Ibn Chambas, s'est réjoui dans les mêmes termes. Au bout d'une longue nuit de tractations à Ouagadougou, le nouveau président intérimaire, un diplomate de 72 ans, a à peine cillé à l'annonce de sa nomination annoncée au petit matin en présence des deux autres candidats retenus par le "collège de désignation" : Joséphine Ouédraogo, ex-ministre de Thomas Sankara, et le journaliste Cherif Sy. Ancien ambassadeur à l'ONU "Plus qu'un honneur, c'est une redoutable responsabilité qui m’échoît, dont j'entrevois déjà les écueils et l'immensité de la tâche", a déclaré Michel Kafando, un homme de grande taille aux cheveux légèrement grisonnants, d'allure distinguée et réservée. Selon le président ghanéen John Dramani Mahama, qui a participé à la médiation internationale dans la crise en tant que président en exercice de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont fait partie le Burkina, le retour à un régime de transition civil "démontre une fois encore la volonté du Peuple burkinabè, de ses Forces vives et de ses Forces de défense et de sécurité de privilégier l’intérêt supérieur de la nation". Figure de la diplomatie nationale, Michel Kafando a été ambassadeur de la Haute-Volta (l'ancien nom du pays) puis du Burkina Faso auprès des Nations unies, respectivement en 1981-1982 et 1998-2011. Il a également été ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements, entre 1982 et 1983. Le Conseil constitutionnel a validé lundi sa nomination, ainsi que la charte de la transition, sorte de constitution intérimaire signée officiellement dimanche. La transition militaire aura donc duré trois courtes semaines, le lieutenant-colonel Zida gardant la charge du pays jusqu'à vendredi, alors que nombre de Burkinabè craignaient un coup d'État de l'armée et son maintien au pouvoir. Une transition "remarquable" La France, ancienne puissance coloniale et premier soutien international du "pays des hommes intègres", a assurée qu'elle se tenait "aux côtés du Burkina Faso durant cette période clé de son histoire", selon le chef de l'État François Hollande, qui a félicité Michel Kafando. "Cette transition démocratique est globalement remarquable et peut servir d'exemple à d'autres pays", soulignait Philippe Hugon, un chercheur français, appelant toutefois à "rester prudent" devant l'ampleur des "défis économiques et sociaux" de ce pays sahélien pauvre de 17 millions d'habitants. À l'université, le sentiment était mitigé parmi les étudiants, qui ont été en pointe dans l'insurrection populaire qui a fait chuter le régime Compaoré. "Pourquoi chasser le président Compaoré si c’est pour le remplacer par son sbire?", s'interrogeait Jérôme Oubda, 33 ans, étudiant en communication. "Je ne connais pas Michel Kafando, mais il est le témoin de l’après Blaise Compaoré sur lequel le pays a tourné la page", jugeait, pragmatique, Harouna Tapsoba, 28 ans, un fanion national à la main. L'investiture du nouveau président de transition aura lieu mardi dans une salle de conférence de Ouaga 2000, un quartier récent et aisé de la capitale où se trouve la présidence. Le Premier ministre, le gouvernement, ainsi que les 90 membres du Conseil de transition (le parlement provisoire), seront nommés plus tard dans la semaine. La passation du pouvoir de Michel Kafando avec le lt-colonel Zida se déroulera vendredi. Six chefs d'État, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo, assisteront à cette cérémonie, a déclaré le colonel Gilles Séraphin Bayala, le chef du protocole de l'armée. Les présidents du Bénin et de la Côte d'Ivoire doivent encore confirmer leur présence. (Avec AFP) Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Crise au Burkina | Burkina : Michel Kafando prendra ses fonctions de président vendredi | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique Follow us: @jeune_afrique on Twitter | jeuneafrique1 on Facebook

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