24.11.14

Tunísia: A caminho da segunda volta

Le premier tour de la présidentielle tunisienne s'est tenu dimanche avec un taux de participation d'environ 64 %. Selon les premières estimations à la sortie des urnes, Béji Caïd Essebsi devance Moncef Marzouki et les deux rivaux devront donc se départager lors d'un second tour prévu le 28 décembre. Les résultats préliminaires du premier tour de la présidentielle ne seront annoncés que le 26 novembre, mais les Tunisiens savent déjà que la seconde et dernière manche du scrutin se jouera le 28 décembre entre Béji Caïd Essebsi, fondateur de Nida Tounes, et le président sortant, Moncef Marzouki. Diverses estimations à la sortie des urnes donnent un écart d’au minimum 10 points entre les deux candidats, soit deux fois plus que les pronostics des derniers sondages avant le vote (42,6% pour BCE contre 32,7 pour Marzouki, selon Sigma Conseil, par exemple). La première élection présidentielle libre qu’a connu le pays depuis son indépendance est historique, mais elle aurait pu virer au fiasco, après une campagne électorale qui a tourné au pugilat verbal. Jusqu’en début d’après midi de dimanche, le taux de participation avoisinait les 18 %, il a fallu que les partis, mais également l’Instance indépendante Supérieure des élections (Isie), battent le rappel des électeurs pour clore la journée avec 64,4 % de taux de participation. Confirmation des législatives Les premiers résultats de la présidentielle confirment les orientations des législatives, les Tunisiens boudant Kamel Morjane et Mondher Zenaidi, figures politiques issues de l’ancien régime, mais aussi Ahmed Nejib Chebbi et Mustapha Ben Jaafar. L'avance de Béji Caïd Essebsi annonce sa probable victoire au second tour et exprime la volonté de l'électorat d’ancrer le pays dans une certaine modernité ou, à tout le moins, dans une rupture certaine avec l'époque de la troïka gouvernementale menée par les islamistes d'Ennahdha à partir d'octobre 2011. Même s'il n'arrive qu'en seconde position, Moncef Marzouki ne fait pas un mauvais résultat. Il a conduit sa campagne tambour battant, et il a surtout su capter une part de l'électorat d’Ennahdha et des membres des Ligues de protection de la révolution (LPR). Une stratégie qui ne l’a pas empêché à l’annonce des sondages de sortie des urnes de se présenter comme candidat naturel de la famille démocrate et d’appeler à un report de voix d'autres candidats en sa faveur. Hammami et Riahi à la manoeuvre Hamma Hammami, porte parole du Front Populaire et Slim Riahi, fondateur de l’Union Patriotique Libre (UPL), arrivés respectivement en troisième et quatrième position, vont pouvoir négocier leurs voix contre des charges au sein du futur gouvernement et pourraient faire définitivement pencher la balance en faveur de Béji Caïd Essebsi. Mais quelles que soient les manœuvres des prochains jours, les Tunisiens sont avant tout fiers d’avoir accompli un pas de plus vers la démocratie. Nombre d'entre eux estiment qu’une nouvelle classe politique doit émerger, mais il leur faudra attendre encore début 2015 pour tourner officiellement la page de la transition avec l'installation d'un président et d'un gouvernement issus du suffrage universel. ________ Frida Dahmani, à Tunis Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Tunisie | Présidentielle tunisienne : vers un second tour Essebsi - Marzouki | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique Follow us: @jeune_afrique on Twitter | jeuneafrique1 on Facebook

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