24.5.12

Problemas da Costa do Marfim

La situation sécuritaire en Côte d’Ivoire est préoccupante. La paix est certes de retour mais après 10 ans de rébellion et un assaut final qui ont mobilisé de nombreux combattants, la tâche est loin d’être aisée pour Alassane Ouattara. La faute, seulement à ces démobilisés de guerre dont les braquages constituent la seule source de revenu ? Pas si sûr. Abidjan bruissait de rumeurs de coup d’Etat pendant mon bref séjour. C’est que l’insécurité est devenue une épidémie et touche toutes les régions, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Nous avons ainsi appris que la résidence du président ivoirien à Cocody a été attaquée par des assaillants vite repoussés par la garde présidentielle. Selon le quotidien, le « Nouveau Réveil » dans sa parution du samedi 12 au dimanche 13 mai 2012, le ministre Birahimu Ouattara, chargé des Affaires présidentielles (par ailleurs frère cadet du président ADO), a vu son cortège mitraillé à 30 km de Ferkessédougou, le mercredi 9 mai dernier. Inquiétant. Et que dire de ces incursions à l’Ouest du pays de miliciens pro-Gbagbo basés au Libéria ? Les coupeurs de route, quant à eux, font la pluie et le beau temps malgré les opérations musclées de la brigade anti-coupeurs du commandant Chérif Ousmane. Pas besoin de se triturer les méninges. Les coupeurs de route sont ces combattants qui n’ont pas été enrôlés dans l’armée et qui doivent « manger ». Le préfet de Ferkessédougou, Vasssikiri Traoré, a crevé l’abcès dans l’édition du samedi 12 au dimanche 13 mai 2012 de Fraternité matin : « En général, tous les coupeurs de route qui ont été pris sont à 80% des Ivoiriens, notamment des ex-combattants ou des jeunes qui ont été associés aux combats. Les autres sont des Burkinabè et des Maliens ». No comment ! De façon évidente, du succès de la réinsertion des ex-combattants, dépendront la quiétude et la sécurité des Ivoiriens. Mais, il n’y a pas que cela. La colère monte également chez des mercenaires recrutés pour soutenir les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et qui attendent toujours la moitié des 10 millions de F CFA promis par Ouattara. S.F, un colosse de 36 ans A Abidjan, nous avons croisé un ex-combattant qui nous a déballé toute l’affaire. S. F, colosse de 36 ans et originaire de Bobo-Dioulasso, semble avoir été de toutes les batailles jusqu’à l’assaut final. Il faisait partie du coup de la Mercedes noire dont il a d’ailleurs gardé une séquelle au tibia. Aujourd’hui, il se dit déçu des autorités ivoiriennes pour lesquelles ils ont donné leur vie depuis 2002. N’ayant pas eu de place dans l’armée ivoirienne, il se retrouve clochardisé et ne peut plus s’occuper de sa famille sans le soutien de ses amis. Amers sont aussi ces jeunes Burkinabè qui attendent leur part du gâteau. Selon S.F, ils sont une centaine à avoir été recrutés. A la fin, seulement une quarantaine d’entre eux ont pu retrouver leur famille et parmi eux, certains sont devenus fous. A partir de Ouaga, ils ont essayé de faire passer le message aux autorités d’Abidjan. En réponse, ils auraient reçu 500 mille F CFA chacun d’un émissaire du président Ouattara alors qu’ils s’attendaient à 5 millions de F CFA. Est-ce une promesse non tenue ou le fameux émissaire avait des mains aimantées ? Ce qui est sûr, leur mécontentement n’augure rien de bon, surtout si ces mercenaires se décident à tout « balancer ». Faut-il craindre aussi pour la situation au Burkina, surtout avec ces milliers de militaires radiés ? Selon S.F, des soldats burkinabè étaient bien en Côte d’Ivoire et certains y ont laissé leur vie. Nous avons pu visionner dans son téléphone une vidéo montrant des corps présentés comme étant ceux de militaires burkinabè. S. F qui les connait bien, par leur grade et leurs noms (puisqu’ils combattaient dans la même unité), avait la gorge nouée en évoquant les faits. Les images sont, en effet, insoutenables. Pire, celui-ci croit savoir que c’est un règlement de comptes parce que visiblement, l’un des soldats, un adjudant, avait un train de vie insultant et sa luxueuse voiture a été retrouvée plus tard à Abidjan. 300 soldats pour la sécurité de Soro Guillaume Soro, en quittant la Primature pour le perchoir à l’Assemblée nationale, a amené avec lui sa garde prétorienne, soit quelque 300 hommes du Groupement autonome de sécurité du Premier ministre (GASPM). L’information a été révélée par la « Lettre du continent », dans sa parution de mai 2012. Ces éléments sont chargés d’assurer la protection des nouveaux bureaux de Guillaume Soro Et que dire de la sécurité de Alassane Ouattara ? La « Lettre du continent » l’a qualifiée de sécurité XXL. ADO vient d’intégrer, dans son cabinet, un général français qui s’occupera des questions de sécurité P.S Dayang-ne-Wendé P. SILGA (De retour d’Abidjan)

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