2.5.12
Bissau: como evitar as sanções
La junte militaire, au pouvoir, dit ne pas comprendre pourquoi la Communauté économique
des Etats de lʼAfrique de lʼOuest veut imposer des sanctions. Elle affirme avoir cédé à toutes
les exigences de la Cédéao sauf sur un point : le retour à la présidence de Raimundo Pereira,
renversé le 12 avril dernier. Pour les militaires bissau-guinéens, il serait « incongru » de
remettre au poste de chef des armées, quelqu'un que l'armée a renversé.
Le porte-parole de la junte militaire, le lieutenant-colonel Daba Na Walna, a estimé, ce lundi
1er mai 2012, quʼil nʼy aura pas de sanctions car les militaires acceptent toutes les exigences
de la Cédéao, même sʼil reste un point de désaccord : le retour de Raimundo Pereira, au
poste de président intérimaire, comme lʼexige lʼorganisation africaine. « Nous nous sommes
entendus sur tous les points avec la Cédéao, sauf un : la question du retour de Raimundo
Pereira » a déclaré Daba Na Walna, lors dʼune conférence de presse, à Bissau.
Le lieutenant-colonel Daba Na Walna, a également précisé que ce refus a été amplement
débattu lors de la réunion de la Cédéao, à Banjul, le 29 avril. Il a expliqué les raisons de ce
non consensus en rappelant que « si Raimundo Pereira revenait, il serait aussi le
commandant en chef des forces armées. Il serait de mauvais ton quʼil revienne pour être à
nouveau le chef des militaires qui lʼont arrêté le 12 avril » a-t-il ajouté en guise de justification.
Le président intérimaire a été arrêté le jour du coup dʼEtat par lʼarmée, en compagnie de lʼex-
Premier ministre Carlos Gomes Junior. Ils ont été libérés le 27 avril et évacués à Abidjan.
Une personne consensuelle pour la présidence intérimaire
Evoquant la question du choix du président de transition, le porte-parole de la junte est
persuadé quʼil est possible de trouver une personne consensuelle et que la question doit être
débattue au niveau interne, notamment avec le PAIGC, lʼex-parti au pouvoir jusquʼau jour du
putsch. Les deux parties – la junte et le PAIGC - devraient se réunir ce soir, pour la première
fois depuis le coup dʼEtat, pour débattre de cette question.
Le cas de Manuel Serifo Nhamadjo, un dissident de lʼex-parti au pouvoir et qui était président
par intérim du Parlement, avant le coup dʼEtat, pourrait être examiné. Selon le porte-parole de
la junte, sa nomination permettrait « dʼappliquer la Constitution qui prévoit que le président de
lʼAssemblée nationale doit assumer la transition ».
Néanmoins, il ne sera pas forcément la personne consensuelle. Serifo Nhamadjo sʼétait
également présenté comme candidat indépendant au premier tour de lʼélection présidentielle
du 18 mars, face à lʼex-Premier ministre Carlos Gomes Junior. Il faisait partie des cinq
candidats qui avaient contesté la victoire de Carlos Gomes Junior au premier tour et refusé de
participer au second, prévu pour le 29 mars. Celui-ci ne sʼest jamais réalisé car il a été
empêché par le coup dʼEtat.
La Cédéao divisée en deux camps
En cherchant ainsi le consensus, la junte ne ferme pas totalement la porte à lʼorganisation
africaine. Désormais, l'armée guinéenne a compris que la Cédéao était divisée en deux
camps.
Dʼun côte, un axe composé du Cap vert, de la Guinée-Conakry et de la Gambie qui souhaite
le rétablissement de la légalité constitutionnelle et notamment un retour de Raimundo Pareira
et de l'ancien Premier ministre Carlos Gomes. De lʼautre, lʼaxe emmené par le Sénégal, le
Nigéria et la Côte d'Ivoire, plus souple quant à l'avenir des deux personnalités politiques
désormais en exil, pour peu que les militaires rentrent dans les casernes et remettent le
pouvoir aux civils.
Sachant que pour la junte, le véritable homme à écarter s'appelle Carlos Gomes junior, il n'est
pas impossible qu'elle finisse par accepter un retour de Raimundo Pereira. Compromis
d'autant plus raisonnable que le président intérimaire n'aurait que des fonctions limitées.
Le temps est cependant compté pour trouver une solution. Dès jeudi en effet, les chefs d'Etat
de la Cédéao se réunissent pour décider des mesures à prendre contre les putschistes. RFI
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