26.4.12
Bissau: CEDEAO envia missão
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), en sa 319ème réunion tenue au
niveau ministériel, le 24 avril 2012, a adopté la décision qui suit sur la sur la situation en
Guinée‐Bissau :
Le Conseil,
1. Prend note des paragraphes sur la Guinée Bissau contenus dans le rapport du Président
de la Commission sur la situation en Guinée‐Bissau, au Mali et entre le Soudan et le Soudan du
Sud [PSC/MIN/3 (CCCXIV)]. Le Conseil prend également note des déclarations faites par la Côte
d’Ivoire, en sa qualité de pays assurant la présidence de la Communauté économique des Etats
de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Commission de la CEDEAO et l’Angola, qui assure la
présidence en exercice de la Communauté des Pays de Langue portugaise (CPLP), ainsi que par
d’autres partenaires bilatéraux et multilatéraux de l’UA ;
2. Réaffirme les dispositions sur les changements anticonstitutionnels de Gouvernement
contenues dans l’Acte constitutif de l’UA, dans le Protocole relatif à la création du Conseil de
paix et de sécurité, et dans le Chapitre VIII de la Charte africaine de la Démocratie, des Elections
et de la Gouvernance, ainsi que le Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne
gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de
règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité;
3. Fait siens les communiqués de presse publiés par le Président de la Commission sur la
situation en Guinée‐Bissau les 13, 14 et 19 avril 2012, et le félicite pour les efforts qu’il déploie.
Le Conseil rappelle et réaffirme les termes de son communiqué PSC/PR/COMM(CCCXVIII)
adopté à l’occasion de sa 318ème réunion tenue le 17 avril 2012;
4. Réaffirme le principe de subsidiarité et, à cet égard, entérine les décisions de la
CEDEAO, notamment celle relative au déploiement d’une mission de stabilisation, se réjouit de
l’engagement et du dynamisme de la CEDEAO dans la gestion de la crise en Guinée Bissau, et
exprime son soutien à la médiation conduite par la République de Guinée. Le Conseil exprime
son appréciation à la CPLP, pour sa position de principe sur la situation, ainsi qu’au Secrétaire
général et au Conseil de sécurité des Nations unies, dont il salue la déclaration à la presse et la
déclaration présidentielle, des 13 et 21 avril 2012, respectivement, et à l’Union européenne
(UE). Le Conseil salue également la position adoptée par l’OIF et sa décision de suspendre la
participation de la Guinée Bissau à ses activités jusqu’à la restauration de l’ordre
constitutionnel;
5. Réitère sa ferme condamnation du coup d’Etat perpétré le 12 avril 2012 avec l’intention
avérée de mettre fin au processus électoral alors en cours, avec la non‐tenue du 2ème tour de
l’élection présidentielle prévue pour le 29 avril 2012, et rejette totalement le «Protocole pour la
mise en place et la gestion de l’ordre constitutionnel et démocratique», créant un prétendu
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«Conseil national de transition», signé, le 18 avril 2012, entre le « Commandement militaire » et des
Partis politiques de l’opposition parlementaire minoritaire. Le Conseil souligne que ce
« Protocole » est une tentative vaine et inacceptable de légitimation du coup d’Etat ;
6. Renouvelle la préoccupation de l’UA face à la récurrence des interférences illégales et
inacceptables de l’Armée bissau‐guinéenne dans la vie politique du pays, qui entrave tous les
efforts de stabilisation du pays, de lutte contre l’impunité et le trafic de la drogue, et de
promotion du développement socioéconomique. Le Conseil souligne le devoir qui incombe à
l’Afrique, à travers l’UA et la CEDEAO, avec le soutien des Nations unies, de la CPLP et des
autres membres de la communauté internationale, de faire échec au coup d’Etat du 12 avril
2012 et de mettre un terme définitif aux actions déstabilisatrices de l’Armée bissauguinéenne
;
7. Réitère l’exigence de rétablissement sans autre délai de l’ordre constitutionnel et de
poursuite du processus électoral entamé avec le premier tour de l’élection présidentielle
anticipée qui a eu lieu le 18 mars 2012, et qui a été jugé crédible, régulier et transparent par
l’ensemble des missions internationales d’observation, y compris celles de l’UA et de la
CEDEAO. Le Conseil réitère également sa demande de libération immédiate et inconditionnelle
du Président de la République par intérim, M. Raimundo Pereira, du Premier ministre, M. Carlos
Gomes Junior, et des autres personnalités politiques séquestrées par les forces armées et au
respect de leur dignité et de leur intégrité physique ;
8. Demande à la Commission, au regard du refus des auteurs du coup d’Etat de répondre
positivement aux appels de l’UA, de la CEDEAO, de la CPLP et du Conseil de sécurité, ainsi que
d’autres membres de la communauté internationale, en vue du retour à l’ordre constitutionnel,
de compiler et de diffuser, après les consultations appropriées, auprès de tous les Etats
membres, la liste des membres de la Junte militaire et de leurs soutiens militaires et civils, aux
fins d’application des mesures individuelles mentionnées au paragraphe 6 du communiqué
PSC/PR/COMM(CCCXVIII). Le Conseil demande à tous les Etats membres de mettre
intégralement en oeuvre ces sanctions. Le Conseil demande en outre à la Commission
d’accélérer, en consultation avec la CEDEAO, la finalisation de ses propositions sur des
sanctions additionnelles à imposer aux membres de la Junte et à leurs soutiens militaires et
civils ;
9. Demande au Conseil de sécurité des Nations unies, conformément au paragraphe
pertinent de sa déclaration présidentielle du 21 avril 2012, d’appuyer ses sanctions. Le Conseil
demande également à l’Union européenne, à la CPLP, à l’OIF, à l’OCI et aux autres partenaires
bilatéraux et multilatéraux de soutenir les mesures prises par la CEDEAO et l’UA;
10. Invite le Président de la Commission à réunir, de toute urgence, dans le contexte d’un
Cadre multilatéral de concertation et de coordination sur la stabilisation de la Guinée Bissau,
tous les acteurs concernés, en particulier la CEDEAO, la CPLP, les Nations Unies et l’UE, en vue
d’articuler une stratégie globale, pour faciliter une sortie de crise rapide et durable. Le Conseil
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souligne que cette stratégie aura pour objectif prioritaire la restauration de l’ordre
constitutionnel en Guinée Bissau, dans les meilleurs délais, par le recours à tous les moyens
appropriées, et devra notamment couvrir la réforme du secteur de la défense et de la sécurité,
le déploiement d’une mission de stabilisation qui poursuivra le travail entrepris dans le cadre de
la Feuille de route CEDEAO‐CPLP, la lutte contre le trafic de drogue et contre l’impunité, ainsi
que d’autres aspects connexes, y compris le développement du pays. Le Conseil exprime son
intention d’examiner cette stratégie le plus rapidement possible pour approbation, avant
transmission au Conseil de sécurité et aux autres partenaires multilatéraux concernés, afin de
mobiliser l’appui nécessaire et d’en faciliter l’application effective.
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