29.4.12

Bissau: os militares ainda mexem

Par RFI Guinée-Bissau Carlos Gomes junior, le Premier ministre sortant et Raimundo Pereira, le président de transition, sont arrivés vendredi 27 avril 2012 au soir à Abidjan, libérés par les militaires qui se plient ainsi aux injonctions de la Cédéao. Les militaires ont aussi promis une transition de douze mois, au terme de laquelle des élections doivent être organisées. Mais ont tiré leur épingle du jeu. Les militaires bissau-guinéens ont fait une grande concession à la communauté internationale en acceptant tout d'abord de relâcher le Premier ministre sortant et le président de transition, arrêtés le 12 avril dernier. Ils ont aussi promis de rendre le pouvoir aux civils le plus rapidement possible. « Ce transfert est en bonne voie », assure le porte-parole de la junte, qui souhaite mettre en place un gouvernement de technocrates et de personalités neutres pour gérer une transition de douze mois. Les militaires acceptent aussi l'arrivée à Bissau d'une force de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), forte de 500 à 600 hommes. Enfin, ils sont aussi d'accord pour renforcer le contrôle sur le trafic de drogue dont la Guinée-Bissau est devenue une plaque tournante en Afrique. Le contingent angolais hors-jeu Mais ces concessions ne doivent pas masquer le fait que les militaires ont aussi atteint plusieurs de leurs objectifs, notamment la mise sur la touche de Carlos Gomes Junior, le Premier ministre sortant; qui était le grand favori de l'élection présidentielle. Il est désormais expulsé de son propre pays, de même que le président Raimundo Pereira. Carlos Gomes était l'ennemi juré des militaires qui le soupçonnaient de vouloir mettre au pas l'armée par une réforme en profondeur. Par ailleurs, en acceptant la présence de soldats de la Cédéao, les militaires mettent hors-jeu le contingent angolais que l'ancien Premier ministre avait fait venir pour faire contrepoids à sa propre armée. Les militaires bissau guinéens ont nettement moins peur d'un contingent ouest africain que de l'armée angolaise, dangereuse pour ses intérêts vitaux. Pour l'état major, l'essentiel était enfin de neutraliser l'axe politique entre Luanda et Lisbonne qu'il considèrent comme le principal soutien de Carlos Gomes. Le plan de la Cédéao leur offre pour un temps cette satisfaction.

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